Missions dans le Diocèse d'Angers : sous la restauration

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première à 4 heures et demie du matin. On s’y portait en foule. Seulement, dans le commencement, des hommes grossiers et irréligieux, restes impurs des fédérés, troublèrent les prédications. Les mesures qu’on a prises ont fait cesser ce scandale, et les bons habitants ont dédommagé les vertueux missionnaires de ces insultes des ennemis de tout bien. Des personnes qui avaient oublié depuis longtemps leurs devoirs de religion, ont été touchées de la parole de Dieu et se sont empressées de se réconeilier. Les tribunaux de la pénitence n’étaient pas moins entourés que les chaires, et les missionnaires avaient peine à suffire à ce double ministère. MM. de Rauzan, de Janson et Guyon ont spécialement des droits à notre reconnaissance. La mission a été close par la plantation d’une croix, qui a été faite avec beaucoup de pompe, le vendredi 1% mars. Une communion générale pour les hommes a été une cérémonie consolante. Environ deux mille se sont mis en état de participer aux saints mystères. Il y a eu ensuite une communion générale pour les femmes, qui a été ‘encore plus nombreuse. Les missionnaires se rendent, les uns à Nantes, les autres à Marseille. Il y a lieu d'espérer que leur séjour à Angers aura été utile, non seulement à la religion, le principal objet de leurs soins, mais à la cause du roi. Sur ce point, comme sur le premier, il y avait encore des gens qui avaient besoin de conversion. Les trois mois de l’usurpa- , tion (les Cent-Jours) ont laissé quelques traces fâcheuses, qui se dissiperont de jour en jour. Les fédérés, qui ne rougissent pas encore de leurs excès passés, sont du moins réduits à l'impuissance. On a privé de leurs places quelques hommes dangereux, en attendant qu’on en expulse encore d’autres. M. D., entre autres, qui avait si bien figuré au Champ-de-Maï et qui y avaït débité avec tant d’énergie un discours, monument d’arrogance et d’imposture, a été éliminé et doit même se retirer à