Musique exécutée aux fêtes nationales de la Révolution française : chant, choeurs et orchestre

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9 INTRODUCTION

guère autrefois que les parties de chant; de sorte que la plupart des morceaux qui nous sont parvenus par la gravure sont entièrement dépourvus de leur accompagnement instrumental et des ritournelles reliant leurs diverses phrases musicales. Il fallait done retrouver les parties séparées manuscrites, de chœur et dorchestre, pour reconstituer fidèlement et dans leur état primitif les œuvres des Gossec, des Méhul, des Cherubini, ete. Combien nous ont été précieuses ces parties originales qui, isolément, n'offrent qu'un médiocre intérêt, puisquelles ne permettent pas, comme la partilion, d’embrasser d’un coup d'œil Fœuvre du compositeur et de lapprécier exactement et qui, de ce fait, se trouvent généralement reléguées sur d’obseurs et inaccessibles rayons.

Réunis, tous ces éléments, actuellement épars. forment un recueil de textes musicaux authentiques, dont l'intérêt et l'utilité ne sont pas à démontrer. Les publier c’est élever un véritable monument à l’art musical d’une époque mémorable, c’est conserver le souvenir de grandes actions, c’est en même temps faciliter l'étude d'œuvres qui marquent une étape sur la route du progrès et, enfin, rendre possibles des auditions rétrospectives qui ne seraient pas le moindre attrait des futures fêtes nalionales, sauf à modifier, comme .nous en ont eux-mêmes donné l’exemple les auteurs de ces œuvres, les paroles des chants composés spécialement en vue d’une circonstance exceptionnelle. { | |

Grâce au concours de la maison Alphonse Ledue, il nous est donné de réaliser un projet longuement préparé: nous souhaitons que le publie reconnaisse par un accueil empressé, les sacrifices qu'elle fait dans un but tout à fait artistique.

Le caractère des hymnes et chants éclos pendant la période 1789-1799 à naiurellement suivi l'esprit du moment, tant au point de vue poétique que musical. Ce sont d’abord des hymnes religieux, des invocations à la Divinité; puis ils chantent la sainte Iaberté, la Patrie, l'Egalité, la Fraternité: ensuite ce sont des imprécations contre le despotisme et les oppresseurs, puis viennent des chants de victoire en l'honneur des armées triomphantes et tour à tour enfin, on célèbre le culte des lois et la gloire de la République, ou lon rend hommage, en de splendides cérémonies funèbres, aux héros morts pour fa Pairie ou aux victimes de la cause publique.

Il:y eut done des fêtes annuelles consacrées aux événements politiques de la Révolution, tels que le 14 juillet, le 21 janvier, le 10 août, la fondation de la République: des fêtes périodiques instituées dans un but moralisateur, comme celles de la Jeunesse, des Époux, de Périculre. etc., et enfin des fêtes éventuelles telles que les funérailles de Mirabeau, la translation de Voltaire et de Rousseau au Panthéon. les cérémonies en l'honneur de Hoche, du général Jourdan, de Joubert, de Bara et Viala, les réjouissances à l'occasion des victoires de Fleurus, d'Ostende, de la proclamation de la Constitution ete., ete., sur lesquelles nous reviendrons, dans l'historique général des fêtes de la Révolution ou dans les notices qui précèderont chacun des morceaux qui vont suivre. ? .

Ces notices rappelleront suceinetement les circonstances qui ont donné naissance à ces morceaux, elles feront connaître les détails relatifs à leur exécution et contiendront une courte analyse de l'œuvre, en même temps qu'elles indiqueront les sources où nous avons puisé.

Pour la publication, nous n'avons pas cru devoir adopter ordre méthodique, alin de conserver une certaine variété: les hymnes, chants patriotiques où morceaux de musique instrumentale se suecéderont done arbitrairement, selon leur rareté, l'intérèt qu'ils présentent, leur valeur ou les nécessités qui pourraient surgir: toutefois nous làcherons de faire en sorte que ce soit chronologiquement.

Dans le but de rendre ces œuvres intelligibles pour tous, nous donnons au-dessous de chaque morceau une réduction ramenant à l'effet réelles instruments dits #ranspositeurs, écrits dans des tonalités ou des clefs différentes et, lorsque cela a été possible, nous y avons joint les parties vocales, de façon à offrir l'œuvre dans son ensemble, autant que le comporte lexécution au piano. Nous avons dû aussi, pour les mêmes motifs, nous conformer à la regrettable manière moderne de noter les parties de ténor en elé de sol, une octave au dessus de leur diapason réel.

Octobre 1893. CP:

1 En vue de ces exécutions, il sera publié des parties séparées de chant et d'instruments, arrangées selon les ressources de l'orchestre moderne, tout en respectant les textes originaux.

2 Cet historique ainsi que le sommaire-table, destinés à être placés en tête de l'ouvrage, paraitront avec le dernier fascicule du volume. (Notes de l'Editeur).