Napoléon Ier et le Roi Louis : d'après les documents conservés aux archives nationales

XXX NAPOLÉON Ie ET LE ROI LOUIS. °

être bon, être le maître. Vous devriez me fournir autant de troupes que le roi de Bavière qui a 36,000 hommes; mais cela ne s'obtient pas avec des idées mesquines, des sentiments faibles et les petites économies d’un boutiquier d'Amsterdam. Dans le traité général du partage des États continentaux, je traiterai la Hollande comme elle m'aura servi (1). »

Il

DE LA BATAILLE D'IÉNA AU TRAITÉ DE TILSITT.

(Octobre 1806 — juillet 1807.)

Louis, laissant son armée au maréchal Mortier, était, le 21 novembre, de retour à la Haye. Il revenait froissé dans sa dignité, mécontent de reproches qu’il jugeait immérités, préoccupé d’une situation financière que la guerre rendait plus difficile et convaincu que la France ne voudrait rien faire pour la Hollande. D’autres sujets d'inquiétude l’attendaient. A la suite d’un entretien qu’il eut avec le général Dupont-Chaumont, il crut comprendre que la qualité de prince français était la seule qu’on lui reconnût dans l’entourage de l'empereur, et que l’établissement de la royauté en Hollande ne constituait point un fait définitif (2). Un écrit, qui peu après lui tomba sous les yeux, le confirma dans ce sentiment. Parcourant, dans une gazette, quelques-unes des pièces relatives à la négociation engagée précédemment entre la France et l'Angleterre, il lut, avec surprise, un passage où il était dit que « sans la restitution de ses

(1) Napoléon à Louis, 3 décembre 1806, p. 80. (2) Docum. histor., t. I, p. 248, 249.