Oeuvres diverses, стр. 210
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blicains et réclame la tête de ses électeurs avec la même fièvre qu'il réclamait leurs suffrages. Qu'est-ce à dire ? Quelle rage d’extermination dans cet apostat ! Parce que vous avez trahi et filouté le parti, ce n’est pas une raison pour l’assassiner. De grâce, pardonnez-nous vos infamies, vos parjures et vos trahisons.
L’ATTAQUE DE LA VILLETTE
C’est assez dire que la Révolution est morte. Les efforts coalisés de la police et de la réaction de toute nuance l’ont bäillonnée et assassinée. La jobarderie et la niaiserie populaires ont fait le reste. Aussi, rien de morne et de navrant comme l'aspect de ce Paris, si bruyant il y a quelques jours. C’est une dépression immense, comme un sentiment de remords.
Le désespoir et toutes ses faiblesses et toutes ses horreurs. La honte monte au cœur dans ce lugubre coucher d’empire, entraînant la nation à sa suite. Car on sent vaguement qu'un grand peuple se débat dans les convulsions de l’agonie. Il n’a pas su faire la République ! Il s’est placé entre la Prusse et l'Empire, et maintenant il regarde, éperdu de toutes parts, et ne sait que faire, jouet d’une cffroyable mystification.
On lui a cependant montré la voie. On a poussé le signal de délivrance. Soixante héros ont déployé le drapeau rouge etse sont lancés sur un poste de la Villette, suicide glorieux. La foule les a laissés seuls ; les espionomanes les ont arrêtés. La Ruarlle de la presse a réclamé leur sang, et l’honnête ct libéral Trochu va les faire fusiller, de compte à demi avec la Gauche, comme agents de Bismarck.
France, ce sang sera ta honte, et te voue aux Prussiens. Entre la République et Bonaparte, tu as choisi le