Oeuvres diverses

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« l'abandonné.. Dieu qui est vraiment le père ‘des « hommes se donne sans peine et sans recherche aux « cœurs droits, aux âmes innocentes; il leur montre, « dans leurs angoisses, les éternelles consolations de « l'avenir: il les assure dans la Justice en leur appre« nant le monde et les plaisirs du monde, etc., etc. Ce « qui rend le soldat indifférent au danger et à la peine, « c’est le sentiment profond de la justice d’une cause « ou l'honneur national exalté jusqu'à lhéroïsme : « et dans le champ de bataille de la misère, où l’on « compte tant de blessés et de morts, c’est aussi la foi; « c’est la croyance à Dieu et au Devoir qui donne la « résignation, le vrai courage, la persévérance in fati« gable, etc. »

J'ai honte de reproduire d’aussi lâches et d'aussi viles rapsodies, mais la plume tombe de dégoût lorsqu’on voit les coryphées de Dieu et de l’immortalité de l’âme, la bouche pleine encore de leurs religieuses tirades, conclure par un aveu de scepticisme. Après avoir éerit très justement : « Cette société qui périt de « scepticisme n’a pas le droit de prêcher des croyances « qu'elle a perdues ou qu’elle n’a pas encore retrou” « vées : de ces entreprises, la plus déloyale et en même « temps la plus inutile est de prêcher la foi, étant « incrédule, et de faire de Dieu un instrument de domi« nation. » M. Simon se condamne et se dément luimême ; il se prend dans son propre piège dans une de ces conférences, feintes par lesquelles les philosophes spiritualistes essaient d’attendrir leur publie et prêéchent le vrai pour masquer le faux : « Il faut d’ailleurs se « rappeler que nous sommes jugés sévèrement el jus« tement dans les ateliers. Les ouvriers connaissent « l'état de nos esprits et de nos mœurs, ils nous savent « sceptiques, Sans savoir ce que c’est que le scepti« Cisme. »

Ainsi, M. Jules Simon, vous vous déclarez sceptique