Oeuvres diverses

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« lègues, dans lardente volonté du bien dont il se « sentait animé et dans la Providence qui l'avait sou« tenu parmi toutes les amertumes de la vie. »

Il faut le reconnaître, la Providence n’a pas bien inspiré son néophyte. L’amertume en fut cette fois pour la gent contribuable. Les malheureux entre les mains de Garnier et de la Providence! Deux fois l’indomptable tribun müûri dans les prisons, grandi sous la calomnie, adjure les pilotes insensés de sauver la France et d’enrayer la réaction. Trahie par ses chefs atterrés où malveillants, la République va rouler dans l’épouvantable tourmente de Juin. Tout est prêt. Ledru-Rollin a fait rentrer l’armée sous le couvert de sa popularité et Garnier-Pagès a armé la mobile. La Révolution garrottée, souillée et honnie, les campagnes exaspérées, les royalistes ralliés et en place, l'armée bien commandée, cartouches pleines, baïonnettes fourbies, le gouvernement provisoire a dignement rempli sa tâche. Les élections réactionnaires ont eu lieu, le 23 avril, au jour de Päques, « jour de régénération sociale », dit l’ironique Garnier-Pagès. Prêtres et maires ont conduit leur troupeau à l’urne. Aussi ces messieurs de l'Hôtel de Ville peuvent déposer leur mandat aux applaudissements de l’Assemblée #mplacable. Ils ont bien mérité de la réaction !

Mais si le lion s’est épuisé dans de vains efforts, s'il s’est lassé à la poursuite de vains sons et de vaines étoffes, il est encore debout. A ceux qui ont si bien commencé, l'honneur de terminer la tâche, la gloire d'amener le monstre naïf dans le louche guet-apens où on pourra l’abattre. Louis Blanc réfléchit; on l’écarte. Ledru-Rollin récolte les fruits de sa trahison du 16 avril. Arago préside. Quant à Garnier, il brille au premier rang de la Commission exécutive, comme un fanal de réaction.

Alors les batteries se démasquent. Une loï sur les