Opuscules et fragments inédits de Leibniz : extraits des manuscrits de la Bibliothèque royale de Hanovre

PRÉFACE

Notre ouvrage sur La Logique de Leibniz était presque terminé (nous le croyions du moins) lorsque nous eûmes le plaisir, au Congrès international de Philosophie (août 1900), de faire la connaissance de M. Giovanni Vacca, alors assistant de mathématiques à l'Université de Turin !, qui avait compulsé, un an auparavant, les manuscrits de Leibniz conservés à Hanovre, et en avait extrait quelques formules de Logique insérées dans le Formulaire de Mathématiques de M. PEano *. C'est lui qui nous révéla l’importance des œuvres inédites de Leibniz, et nous inspira le désir de les consulter à notre tour *. La lecture du catalogue si détaillé et si complet qu’en a dressé M. le conseiller BopEmawN, bibliothécaire en chef de la Bibliothèque royale de Hanovre ‘, acheva de nous décider. Ce catalogue, avec le classement des manuscrits dont il est le résumé, a considérablement facilité, abrégé et guidé nos recherches; disons mieux, il les a rendues possibles. C’est, selon une métaphore chère à Leibniz, l'indispensable fil d'Ariane sans lequel nous n’aurions jamais pu nous aventurer dans le labyrinthe de ses manuscrits. M. Bodemann

1. À présent conseiller municipal de la ville de Gênes.

2. Tome Il, n° 3, 1899; tome III, 1901; tome IV, 1902 (Torino, Bocca frères). Nous profitons de cette occasion pour dire ce que nous devons à M. PEaNo et à ses collaborateurs : ce sont leurs travaux qui ont attiré notre attention sur la logique algorithmique, et qui nous ont par suite amené à étudier la logique de Leibniz. Nous tenons d'autant plus à le reconnaître, que ces travaux tendent à réaliser, dans les mathématiques, la Caractéristique universelle rêvée par Leibniz.

3. CF G. Vacca : Sui manoscritti inediti di Leibniz, ap. Bollettino di bibliografia e storia delle scienze matematiche (189Q) : « J'ai constaté que Leibniz connaissait les principales propriétés du signe de négation, attribué jusqu'ici à Segner; l'identité du signe de déduction entre les classes et entre les propositions; quelques-unes des intéressantes analogies qui existent entre les symboles de la Logique et les propositions sur la divisibilité des nombres entiers; enfin, la représentation si suggestive et si élégante des formes du syllogisme au moyen de systèmes de cercles, que l’on attribue d’ordinaire à Euler ».

4. V. l’article Bodemann aux Abréviations bibliographiques.

INÉDITS DE LEIBNIZ. a