Opuscules et fragments inédits de Leibniz : extraits des manuscrits de la Bibliothèque royale de Hanovre
IV PRÉFACE
de Leibniz, et qui pourront servir à la contrôler, à la compléter, ou même fournir matière à d’autres études. Si fragmentaire que soit cette publication, on ne saurait nous reprocher de n’avoir pas gardé pour nous les copies et les notes dont nous nous sommes servi, et de ne pas nous être borné aux citations forcément écourtées que nous avons faites dans les notes de notre ouvrage historique. En publiant le contexte des passages cités, nous mettons le lecteur à même de vérifier et, s'il y a lieu, de rectifier notre interprétation. Est-il besoin d'ajouter que notre choix n’a été guidé par aucun parti pris dogmatique, et que nous ayons recueilli avec le même soin et le même empressement tout ce qui peut contribuer à élucider la doctrine de Leibniz? En fait, du reste, les textes inédits que nous avons déjà publiés ont fourni à certains des raisons d'approuver notre interprétation et de s'y rallier, à d’autres des arguments pour la combattre : et nous nous sommes également réjoui de ces deux résultats contraires, qui témoignent à la fois de l'utilité de cette publication et de son impartialité.
Pour conserver à notre travail son caractère d’objectivité, nous nous y sommes abstenu de toutcommentaire philosophique; nous nous sommes borné à quelques notes critiques sur l'établissement du texte, et à quelques remarques ou références destinées à avertir et à guider le lecteur. Le commentaire doctrinal de la plupart de ces fragments se trouve naturellement dans La Logique de Leibniz, et nous ne pouvions qu'y renvoyer le lecteur. C’est ce qui explique (etexcuse au besoin) les nombreux renvois à notre ouvrage : il était naturel et nécessaire de relier autant que possible les textes de Leibniz aux passages de notre livre où ils se trouvent expliqués, commentés ou cités, et qu'ils servent inversement à justifier ou à illustrer.
En général, nous nous sommes efforcé de reproduire le plus exactement possible le texte avec sa physionomie : non seulement nous avons respecté l'orthographe dans toutes ses bizarreries !, mais nous avons noté la pagination, et marqué par des signes spéciaux les passages ajoutés et les passages effacés ?. Cette dernière précaution nous paraît très importante : elle a été constamment négligée par les éditeurs antérieurs, aussi nous permettons-nous de la recommander aux éditeurs futurs. Pour en comprendre l'utilité, il faut savoir comment travaillait Leibniz. Il écrivait le plus souvent sur des pages in-folio (à peu près du format « ministre ») pliées en deux dans la largeur. Le brouillon occupait une
souvent fort intéressants. Nous croyons utile d’ajouter que l’on peut se procurer, pour une modique somme, la copie de tel ou tel manuscrit inédit, en s'adressant à M. Bodemann.
1. Nous avons dû parfois corriger la ponctuation, extrêmement fantaisiste, pour éviter des contre-sens.
2. V. l'Explication des signes, p. xvi.