Orateurs et tribuns 1789-1794

L'ESPRIT DES ORATEURS DE LA CONSTITUANTE. 29

bigu à la Comédie-Française, Émile Zola à Octave Feuillet, Restif de la Bretonne à Montesquieu, ne se lassèrent pas si vite de ses larmes.

Le 15 juillet 89, Lally se rendit à Paris pour calmer le peuple, et dit, dans son discours à l'Hôtel de ville : « Nous venons vous apporter la paix de la part du roi et de l’Assemblée nationale; il faut maintenant que nous apportions la paix de votre part au roi et à l’Assemblée. » Il essaya de sauver Berthier, revint à Paris pour en faire sortir Louis XVI par un coup de main, écrivit à la Convention pour s'offrir comme avocat du roi, rédigea un mémoire au roi de Prusse pour

réclamer la liberté de Lafayette, publia une dé_fense des émigrés adressée au peuple français. Un jour, il criait à Barnave : « Vous abusez de votre popularité »; une autre fois, il interrompait Mirabeau : « On peut avoir de l'esprit, de grandes idées ct être un fyran. »

Pendant la nuit du 4 Août, frappé du délire d'enthousiasme qui égarait toutes les têtes, il remit au président un billet portant ces mots : « Personne n’est plus maître de soi, levez la séance ! » Cet avis n'ayant pas été écouté, il voulut du moins tirer parti de l’état des esprits et, sur sa proposition, l’Assemblée décerna par acclamation à Louis XVI le titre de Restaurateur de là Liberté française.

Il eut un beau mot, un mot d’historien sur les Girondins : « Leur existence et leur mort furent également

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