Orateurs et tribuns 1789-1794

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funestes à la patrie! ». Pair de France sous la Restauration, il vote en libéral ou modéré, en ami convaincu de la prérogative royale, se défend d’appartenir à l'opposition. « Depuis dix ans que j'ai l'honneur de siéger dans la Chambre des pairs, j'ai toujours dit et je crois avoir prouvé que je n'étais ni de Paul, ni d’Apollon ou de Céphas, mais du Christ et de l'Évangile, c'est-à-dire du roi et de la Charte. » En effet, il parla presque toujours sur plutôt que contre les propositions du pouvoir, et ne sortit point des bornes d’une critique mesurée, impartiale.

Avocat réputé avant 1189, Bergasse? tomba à plat, percé à jour, dès qu'il parut à la Chambre : cette monlagne de prétentions n’accouchait même pas d'une souris. Ainsi advient-il de beaucoup d'avocats, foudres de guerre au palais, médiocres et pompeusement insipides dès qu'ils abordent la tribune politique, la plus difficile de toutes assurément, celle qui exige les dons les plus rares. Du reste, Bergasse avait pris soin, dans son livre sur le magnétisme et Mesmer, d’avertir le public de ses prétentions à l'infaillibilité et à l'adoration muette : « Dans la société même qui me convient le plus, tout

1. La République! Le nom seul est corrupteur ! a dit à peu près dans le même sens et avec plus d'esprit que d’impartialité, le comte de Falloux.

2. Né à Lyon en 1759, mort en 1832. — Biographie Michaud ; Le Rénovateur, t. Il. — Gazette de Normandie (numéro 155).