Orateurs et tribuns 1789-1794

11 PRÉFACE.

retrouve avec vous les Cazalès, les Barnave, les Mathieu Dumas, les Vergniaud, les Barbaroux, les Danton, qui remplirent cette dramatique époque de leur éloquence, de leur lyrisme et de leurs rugissements.

Vous continuez, avec un rare bonheur, votre tableau de la fin du xvrre siècle. Après les salons, les assemblées. On ne cause plus dans votre nouveau volume, on tonne, on foudroie. On se bat à coups de phrases et à coups d’échafauds. Quelle redoutable période de l'histoire du parlementarisme où la harangue peut se terminer par l'accusation, où l’encrier du logotachygraphe peut servir à la plume du greffier de FouquierTinville !

Vous avez bien rendu l'accent, donné la sensalion de chaleur de l'atmosphère de cette fournaise. Je ne me trouve pas toujours d’accord avec vous sur les hommes et sur les idées. Mais, réclamant la liberté pour moi, je serais mal venu à la contester à mon voisin. La bonne foi, — et la foi — sont partout louables et ce sont des vertus trop rares pour qu’on ne les salue point comme, à Fontenoy, se saluaient les ennemis. Hélas! la politique n’admet guère de tels coups de chapeau ! On a moins de pitié pour des adversaires que