Portalis : sa vie, et ses oeuvres
AU CONSEIL DES ANCIENS (5 , tice. La justice est la vertu des empires, elle fonde , même leur puissance...
» Hätons-nous de mettre un terme aux soupçons, , aux inquiétudes, aux violences. Rentrons, le plus » tôt possible, dans ce train ordinaire du gouverne» ment, où la puissance publique protége tout et ne » s'arme contre personne.
» Que la France ne soit plus qu’une douce société de » frères, enfants de la même patrie, liés par les mêmes » sentiments, unis par les mêmes maximes, tous heu- reux du bonheur de tous.
» Si cet espoir, qui soutient et console mon âme, » pouvait n'être qu'une illusion, la félicité intérieure » qu'il me fait goûter serait encore pour moi un » bonheur véritable. »
Ces accents patriotiques trouvèrent de l’écho dans le Conseil des Anciens. Tous les amis politiques de Portalis tinrent à imiter son exemple. Pendant trois jours, les orateurs se succédèrent à la tribune, et les membres les plus distingués de l’opposition constitutionnelle, Durand-Maillane, Lanjuinais, Dupont de Nemours, Tronçcon-Ducoudray vinrent tour à tour reproduire, en la développant, la chaleureuse improvisation de Portalis. Malgré les préventions de leurs collègues, malgré les rancunes des uns et la timidité des autres, ils parvinrent à obtenir gain de cause : à l’appel nominal, la résolution fut rejetée par 101 voix contre 87.
1. Moniteur de l'an IV. Séance du 3 pluviôse, tome Ier, page 515, 5