Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

L ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE 21

gne, ranimé son patriotisme, fait briller à ses yeux des perspectives d'indépendance et de délivrance ; il lui avait même donné lavant-goût de la liberté, en reconstituant le duché de Varsovie qui, dans ses étroites limites, restait comme une menace permanente pour les puissances copartageantes, comme le pivot de combinaisons qui, selon les directions qu’on leur imprimerait, pourraient aboutir au rétablissement de la nationalité polonaise, disparue de la carte européenne depuis le triple partage; il avait enfin tenté de réveiller la Turquie, de sccouer sa torpeur et de l’exciter contre la Russie.

Ce qu’il s’était attaché à faire quand il était en guerre avec celle-ci, il n’était pas en son pouvoir, une fois la paix conclue, de le défaire aussi complètement ni aussi vite que l’eût souhaité Alexandre. Il devait des égards à ses alliés d'hier. Il ne pouvait, sans se déshonorer, les livrer en pâture à son allié d'aujourd'hui. S'il n’éprouvait pas ce scrupule en ce qui concernait la Turquie, de laquelle il n’avait rien à attendre, il l’éprouvait au contraire pour la Pologne où il avait trouvé sympathies, concours, des alliés fidèles et de vaillants soldats. Il ne voulait