Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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projet primitif de resserrer, en épousant la grande-duchesse Anne, les liens qui lPunissaient à la Russie, le projet d’épouser l’archiduchesse Marie-Louise, et, après l’avoir conçu en quelques heures, à le réaliser en quelques jours.

Ici, la vérité oblige à reconnaître que tous les torts furent du côté d'Alexandre. Quand Napoléon lui demandait la main de la princesse russe, il y était autorisé par les propos tenus à Tilsitt, et il devait croire que cette demande ne rencontrerait pas d'obstacles. Ce fut le premier tort du souverain russe de manquer de décision et de sincérité, de ne savoir dire ni oui ni non, et, alors qu’il était résolu à dire non, de laisser supposer qu'il pourrait dire oui. Napoléon avait exprimé le désir d'obtenir une réponse en peu de jours. On la lui fit attendre près de deux mois, et il eût souffert toutes les humiliations d'un refus si, l'ayant pressenti, il n’avait tout à coup prêté l'oreille aux ouvertures de l'Autriche et précipité une solution de ce côté sans attendre une réponse qui n’arrivait jamais. Elle n’arriva que lorsque sa décision en avait déjà conjuré

les effets. En cette affaire, son orgueil fut blessé,