Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

200 CONVENTION

nombre, surpassait les troupes françaises qui lui étaient opposées. Les fortifications de Valenciennes avaient été réparées avec activité. Le prince de Cobourg avait bien prévu que Ja déroute des Anglais auprès de Dunkerque indiquerait aux Francais la Flandre maritime comme un point favorable pour l'offensive. Il avait fait faire à la hâte des travaux assez considérables auprès d’Ypres et de Menin. Le général Clairfait devait protéger toute cette partie. Un peu plus loin, l’armée du duc d'Yorck devait faire des excursions autour de Lille. Les Hollandais, commandés par le prince héréditaire d'Orange , gardaient les rives de la Sambre, autre point sur lequel le prince de Cobourg avait conçu des alarmes bien fondées. Û

La campagne s’ouvrit, du côté des Autrichiens ; par l’investissement de la place de Landrecis. Le siége en fut poussé avec activité. Elle ouvrit ses portes à l’empereur, après dix jours de tranchée ouverte; c'était la quatrième forteresse que les Autrichiens avaient conquise sur le territoire français : ils croyaient désormais wavoir plus besoin de siéges, mais de deux ou trois bataïlles pour soumettre cette capitale , dont la France recevait et imitait tous les mouvemens. Cependant ils étaient déjà attaqués sur tous les points. L’indomptable opiniâtreté des troupes républicaines, soit qu’elles fussent victorieuses ou repoussées, les maintenait toujours dans l'offensive. Toutes les attaques étaient tellement acharnées, que le prince de Cobourg avait peine à distinguer où les Français portaient leur attaque principale. D'abord il se crut menacé dans son centre. Pichegru n'avait pas l'espoir, mais feignit d’avoir le projet de chasser les Autrichiens des retranchemens qu’ils avaient élevés dans la forêt de Normale. Les tentatives partielles qu’il répéta plusieurs fois à cet égard furent repoussées, mais ne fournirent pas à l’enhemi l’occasion d'une victoire signalée et décisive. Du côté de la Flandre maritime , les Francais remportaient déjà des avantages importans. Le 26 avril , ils entraient dans Courtrai; ils menaçaient Menin. Clairfait marcha au secours de cette ville : il fut battu; mais, peu de jours après, il revint attaquer les Français dans Courtrai même. Il avait disposé ses batteries de manière à dominer la ville. Les troupes françaises en sortirent sous le feu de ses obus et de ses canons; elles chargèrent l’ennemi avec impétuosité, le délogèrent de ses postes avancés. Clairfait fut contraint de faire une seconde retraite, mais sans perdre l'espoir d’une tentative plus heureuse : cependant il jeta l’alarme parmi les généraux autrichiens. Il réclama de puissans secours pour dégager la West-Flandre d’une in-