Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
NATIONALE. da
à se délivrer du blocus qu’on leur faisait subir. A quatre heures et demie, un coup de fusil futtiré des fenêtres d’un restaurateur où dinaient plusieurs députés. Le combat s’engagea en face de l’église de St-Roch. Elle était occupée par les sectionnaires, qui delà firent un feu de mousqueterie sur les troupes et les canonniers postés dans le passage étroit nmominé rue du Dauphin. Mais bientôt le canon chargé à mitraille porta le désordre dans les rangs des sectionnaires. Les troupes s’avancèrent la baïonnette à la main, etle poste de St-Roch fut enlevé.
Deux autres actions avaient eu lieu en même temps dans la rue de l'Echelle et dans la rne Saint-Nicaise. Le canon les décida avec la même promptitude. Les sectionnaires , après ces trois échecs , osèrent affronter encore une fois l'artillerie de la convention; ils avaient réuni une colonne d'élite forte de quatre ou cinq mille hommes. Elle s'était avancée par le quai Voltaire pour attaquer le poste qui défendait le Pont-Nationai. Élle riposta par des coups de fusilet deux décharges d’artillerie. À la troisième, elle se retira en désordre. :
A sept heures du‘soir, la victoire était à la convention. Des tentatives furent faites en différens endroits pour se barricader et dépaver les rues. Quelques pièces de position détruisirent les travaux commencés.
Bonaparte, qui se trouvait alors à Paris, reçut de la convention le commandement des troupes, et dirigea toutes les mesures dont nous venons de rendre compte.
La convention illustra sa victoire par la clémence. Elle laissa se perdre en vaines menaces une vengeance qu'elle croyait déjà n’avoir que trop remplie par le succès de ses armes. Elle laissa les barrières ouvertes pendant trois jours à tous ceux qui avaient à redouter sa colère. À la vérité, elle nomma des commissions militaires, mais qui ne prononcèrent presque que des jugemens à mort par contumace. Vingt jours après, la. plupart des condamnés étaient rentrés dans Paris, et n’y étaient point inquiétés. Deux d’entre eux subirent la peine de mort. L'un avait déjà attenté à sa vie. La commisison qui jugea l’autre {il.se nommait Lafond, et il avait montré beaucoup de courage pendant le combat ), chercha à l’absoudre, mais ne put contenir l’imprudente franchise de ce jeune homme, qui faisait tous les aveux qui Jui étaient le plus funestes.
Un seul cri fut élevé dans l’assemblée contre le système de modération qu’elle avait embrassé, et ce cri, ce fut Tallien qui le proféra! Déjà la convention paraissait saisie d’un