Quelques lettres de G. -H. Dufour (1813-1815)

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VI Au méme, à Paris.

Grenoble, le 20 septembre 1814.

Mon cher colonel,

Je viens de recevoir à l'instant même volre lettre du 6 septembre; j'ai peine à concevoir comment elle a pu mettre autant de temps à me parvenir. Au reste, tout se compense. Si j'ai beaucoup attendu, j'ai eu aussi beaucoup de plaisir à la recevoir; une seule chose m'a fait de la peine, c’est de vous voir sans destination ; c’est une chose à laquelle je n'aurais jamais pensé. J'espère cependant que votre repos n'aura de durée que celle que vous voudrez bien lui donner. Il n’y a pas de mal d’aller un peu se reposer chez soi; aussi profitéje de l’occasion, je demande un congé de semestre et, dans peu de jours, je pars pour la maison paternelle. En conséquence, si vous voulez me faire le plaisir de m'écrire encore, vous adresserez à M. Richter, pour M. Dufour, à Annecy, département du Mont-Blanc. Ce qu’il y a de désagréable dans le congé que je vais obtenir, c’est que, pendant tout le temps qu’il durera, je serai à demi-solde. Voyant que je ne recevais point de vos nouvelles, je vous ai écrit sous le couvert du ministre. J'espère que cette leltre aura eu un meilleur sort que celles que je vous ai écrites de Marseille. … Quelle que soit votre destination, je vous