Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

28 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

désarmement des royalistes vendéens. Bonaparte s'était attelé à cette tâche dès le lendemain de son avènement. À son appel, les principaux chefs chouans s'étaient rendus à Paris; il avait reçu la plupart d’entre eux, Georges Cadoudal lui-même, et s'ils ne s'étaient pas montrés également convaincus de la nécessité de désarmer et d'accepter la paix qui leur était offerte, presque tous y avaient souscrit. 4

Le voyage de Georges Cadoudal à Londres, dont nous venons de parler et qui suivit cette entrevue, prouve que, quant à lui, en dépit des efforts de Bonaparte pour le séduire, il était resté rebelle à toute idée de réconciliation. Hyde de Neuville ne s'était pas montré moins intransigeant. Sa résistance, comme celle de Georges, de Frotté, de d'Andigné et de plusieurs autres chefs chouans, les mettait ainsi en état de révolte ouverte contre le gouvernement de la République; ils n'étaient plus que des factieux, passibles par conséquent de la rigueur des lois.

Ces détails étaient nécessaires pour faire comprendre combien demeurait encore troublée la situation intérieure de la France, quelques mois après le 48 brumaire. Les départements de l'Ouest