Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut
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cependant éclairée, pendant la période offerte à à nos considérations, par des travaux de quelque importance. Le pr emier qui s'offre à nous est cette Esquisse tracée dans des circonstances extraordinaires, au sein de la proscription, sur le bord de la tombe, exécutée sans livres et en quelques mois par le secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. Ce n'est qu'un cadre sans doute, mais un cadre conçu avec hardiesse et grandeur. Pourquoi Condorcet y a-t-il mêlé à des vues profondes, à de vastes rapprochemens, des opinions politiques que réfutoient malheureusement trop bien les événemens dont il étoit la victime, et des doctrines destructives des consolations qui lui étoient devenues si nécessaires? Plus géomètre que philosophe, il présuma trop des applications d'une science à laquelle il avoit consacré sa vie; essayant lui-même de transporter le calcul dans le domaine des sciences morales, il donna par ses propres erreurs la preuve du vice et de l'insuffisance de sa méthode. S'il a conçu, sur les destinées futures de l’espèce humaine, des hypothèses dans lesquelles la saine raïson a le regret de n’apercevoir qu'un vain roman, pourrionsnous cependant juger avec une inflexible sévérité des erreurs auxquelles le conduisoit peutêtre le besoin de tempérer l’amertume des