Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

PHILOSOPHIE. 335

avoit vécu. ÎI avoit eu le malheur d’appartenir à une secte : il éprouva des regrets lorsqu'il reconnut son erreur; et ces regrets, dans une ame ardente, ne furent point exempts d’exagération. T'our-à-tour porté vers Îles extrêmes, lui-même ne fut pas jugé avec impartialité. Son affirmation presque despotique déplut encore davantage dans un genre d'étude où la première des règles est celle de ne jurer sur la parole d'aucun maître. Aujourd’hui la sincérité de ses intentions, sur lesquelles on avoit élevé quelques nuages, est reconnue. On séparera, dans les trois derniers volumes de : son Cours de littérature, le fond des observations qu'en accord avec tous les bons esprits il a pu faire sur le danger attaché au scepticisme: et à l'épicuréisme modernes, du ton de déclamation qui dénature le caractère de son talent, autant qu'il nuit à sa cause; on en appellera de ses jugemens sur Sénèque et sur quelques autres philosophes devant un tribunal plus compétent et moins passionné : mais on rendra justice à son, zèle pour les bonnes mœurs ; et si ses derniers écrits manquent de la profondeur qu’exigeoient de telles matières, on se rappellera que lui-même prétendit plutôt au titre d’orateur qu’au caractère de philosophe.

Trompés cependant parsonexemple, quelques