Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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excessives prétentions qu’elle affecta trop longtemps, et des fausses méthodes auxquelles elle s’étoit abandonnée : ajoutons aussi que des esprits légers et superficiels ont trouvé plus facile de la rayer du tableau des connoissances que d’en approfondir l’étude. Sans doute c’étoit une entreprise téméraire que de prétendre, par les seules forces de la spéculation abstraite, dévoiler l'essence intime des êtres et fixer les lois universelles de la nature; et les droits que la métaphysique s’étoit attribués pour révéler de tels mystères, ont dû s'évanouir devant le tribunal de la philosophie de Bacon. Mais, s’il reste dans chaque science une partie rationnelle, plus ou moins étendue, qu'on peut appeler la métaphysique de cette science, pourquoi les sciences réunies n’auroient-elles pas aussi une commune métaphysique, qui, dans Îes plus hauts degrés de labstraction, éclaireroit les rapports les plus généraux comme Îles propriétés les plus générales, qui remonteroit aux premières causes dans le système de l'univers? et si une telle science adopte Ia marche prudente qui, dans les autres, conduit aux vérités rationnelles par des expériences comparées, pourquoi ses résultats ne jouiroient-ils pas de la même solidité? Aïnsi la métaphysique aura le droit d'étudier les propriétés ou les