Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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science cependant s’est montrée quelquefois plus généreuse et plus juste ; et, du moins dans le cercle qui appartient à ses attributions légitimes, elle a souvent éclairé, soit le jeu de ces instrumens déliés qui tour-à-tour excitent ou servent les mouvemens de l'esprit et de {a volonté, soit les caractères des phénomènes accidentels qui se produisent dans certains désordres organiques , dans le délire et dans les songes.

Peut-être les hommes qui cultivent les sciences médicales, reconnoîtront-ils que Pétude de la marche des passions et des opérations de esprit ne Îeur a pas été moins utile à son tour. Peutêtre la philosophie de Condillac, qui a reçu un si illustre témoignage de la bouche de Lavoisier, sur Îles vues qu’elle lui a prêtées pour la réforme de la nomenclature chimique, aura-t-elle aussi une-part dans les succès obtenus par le perfectionnement de la nosologie médicale.

Un de nos géomètres les plus distingués a donné une preuve non moins éclatante des avantages que les élémens de la mécanique peuvent retirer des notions d’une saine métaphysique.

La métaphysique est de toutes les sciences la seule qui ait éprouvé cette destinée singulière, de voir élever des doutes sur la réalité même de son existence. Elle à porté aussi la peine des