Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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domaine des sens extérieurs, et se fondoient sur une fausse application de la maxime qui place dans les impressions sensibles la première occasion de nos connoissances, les seconds reproduisoient des systèmes anafogues à ceux qui égarèrent autrefois l’école d'Élée, celle d’Alexandrie, et les scolastiques dans le moyen âge : ils annonçoient la découverte d’un principe unique comme servant de nœud à tout le système des sciences ; ils recouroïent à des théories mystiques pour expliquer les lois naturelles qui régissent le monde physique, ou pour rendre raison de la constitution de la société. Dans leurs hypothèses ambitieuses , ils prétendoiïent juger ce qui est par ce qui leur sembloit devoir ètre, ne s’apercevant pas qu'ils prenoient les habitudes factices de leur esprit pour la nécessité des choses; ils essayoient de rendre aux systèmes abstraïits [a préférence sur les méthodes d’observation : manière de procéder dont le moindre inconvénient est d’être essentiellement obscure, et de laisser, au sein des ténèbres qu'elle enfante, une fatale liberté aux conceptions les plus arbitraires. Un style qui ne manque ni d’élévation ni de force, des vues quelquefois proondes, et des intentions louables, donnent lieu de regretter que plusieurs d’entre eux n'aient pas

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