Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

354 HISTOIRE ET LITTÉRATURE ANCIENNE.

Les écrits des anciens contiennent une foule de germes épars, mais précieux, et susceptibles d'être fécondés : les rapprochemens de leurs préceptes étendent les idées ; Fesprit s'élève, à la vue de ces grands modèles. C’est à la philosophie qu'il appartient d'expliquer lérudition , comme férudition explique les monumens ; mais , ainsi traduites, les matières de l’érudition deviennent à leur tour autant de pensées fécondes. Une érudition solide et bien choisie nourrit {es méditations de la pensée.

Nous ne saurions donc recommander trop fortement la réunion de ces deux genres d'étude : elle offre encore de nombreuses palmes à cueillir, d'autant plus honorables, qu'attachées à un but utile et noble, elles exigent de Îongs efforts et de difficiles épreuves. Cultivée dans ‘ cet esprit, la philosophie exercera une influence favorable sur les progrès des connoissances humaines , et se montrera toujours digne de la place qui lui fut assignée dans l'arbre généalogique de Bacon. L'alliance qu’elle entretiendra avec les lettres, maïntiendra celles-ci dans toute leur dignité. Ses maximes seconderont les intérêts de la morale publique, et préteront, dans fopinion des hommes, un nouvel appui aux institutions qui Les garantissent. Ses leçons seront