Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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« Au moment où l’on nous faisait espérer le retour de la paix et de la tranquillité par le nouvel ordre de choses que le Gouvernement venait de nous annoncer solennellement, de même qu’au Canton de Zurich, comme le terme de toutes les dissensions, une troupe de gens effrénés a attaqué et renversé, à main armée, la liberté publique et la süreté personnelle. On les a vus violer, à force ouverte, les domiciles, en arracher une foule d'individus, les arrêter arbitrairement, les trainer dans diverses prisons. Ces violences ont été étendues jusqu'aux Ministres de la religion, d’une manière qui semble annoncer sa proscription prochaine dans une ville qui en fut longtemps un des principaux appuis. Au milieu de celte subversion générale, le sang a coulé; des citoyens ont été immolés, contre le vœu même de la majorité des votants; de nouvelles victimes sont désignées; de nouveaux attentats sur les personnes et les proprietés se préparent et s’exécutent, au mépris des serments, des formes établies, et des lois de l'Etat; et Genève consternée attend dans la terreur le sort que lui préparent les perturbateurs sanguinaires qui ont usurpé le droit de disposer des vies et des fortunes de leurs concitoyens.
« Nous voyons avec une douleur extrême la triste destinée d’une ville, dont le bonheur et la paix furent de tout temps l’objet de nos soins, et dont la situation intéresse de si près la tranquillité de notre Etat et celle de la Suisse. Mais la connaissance que nous avons acquise de la criminelle participation de divers individus de notre pays, aux horribles excès