Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits
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>» que nous venons de retracer, aggrave encore notre » douleur, et ajoute à notre indignation. Notre solli» citude paternelle pour la sûreté et l'honneur de no» tre patrie, ne nous permettant pas de tolérer sur » notre territoire ces hommes souillés par le crime, » Nous ordonnons par la présente publication que l’en» trée leur en soit interdite, et Voulons que tous ceux » de nos sujets qui seraient reconnus pour avoir eu » quelque part à ces scènes atroces, soient à l’instant » dénoncés et saisis, Nous réservant de prononcer sur » les justes châtiments que leur coupable conduite, dans » une ville si longtemps notre alliée, leur aura mérités. « Donné en notre Grand Conseil, le 4 Août 1794. « CHANCELLERIE DE BERNE. »
Ce Mandement paternel eut sur le pays de Vaud tout l'effet qu'on avait droit d’en attendre. Ceux de ses habitants qui commençaient à être travaillés, avec quelque succès, par les mêmes émissaires que Genève, ont avoué avec candeur que celte ville venait de leur offrir à temps une leçon terrible et salutaire dont ils sauraient profiter.
Mais ses oppresseurs, loin de reculer dans leur carrière, ont commencé à en annoncer le cours futur en interdisant pour une année toute espèce de deuil, sous prétexte d'économie; ensuite en baïssant l’intérêt de l'argent, et en annulant tous les baux à louage, afin d’indemniser les pauvres, et d'atteindre tous les propriétaires dont on ne confisquerait pas les maisons!. En même temps, pour tirer parti de la terreur qu'ins-
! Voir la Note E à la fin du volume.