Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

Sa marche n’est autre chose, après tout, que celle des Jacobins de Paris; et par ses résultats tant en France qu'à Genève, le lecteur peut prononcer, si le principe le plus conservateur des Etais libres, n’est pas la précaution de ne jamais attacher le pouvoir que là où est la responsabilité. Telles ont éié pour Genève les suites désastreuses de la violation de ce principe conservateur, que le seul trait national auquel on puisse reconnaitre encore ses habitanis, c’est à la réunion de tous les partis pour la conserver indépendante de la France. Sans doute qu'il est plus commode à ceux qui y dominent, de faire la guerre à des compatriotes désarmés, que d'aller combattre sur l'Océan, sur le Rhin, ou aux Pyrénées. Mais quand ils auront tout pillé, et dilapidé tous leurs pillages, que leur restera-l-il à faire, que de se vendre à la France?

Londres, 23 septembre 1794.

La révolution de Genève semble prendre une tournure moins violente. Peut-être doit-on ces premiers sympiômes de douceur aux pas rétrogrades que les Français annoncent vers l'humanité, et à la mort de Robespierre; peut-être aussi faut-il les attribuer au caractère Genevois; qui peut avoir repris ses droits. Quoi qu'il en soit, le peuple commence à être en prise aux remords, et même à avouer ses regrets d’avoir imité et dépassé les Français,

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