Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

De

Comme on le voit par cette note, {« Marseillaise, uuiversellement connue et admirée, est le plus beau titre de gloire de Rouget de Lisle, et c’est ici qu’il convient d’en retracer l’histoire. Les moindres notices sur Rouget nous apprennent qu’elle fut écrite paroles et musique, ou musique et paroles, en même temps, à l’époque où la France déclara la guerre à l’Autriche, dans la nuit du 95 au 26 avril 1792.

La déclaration de guerre au successeur de Léopold, à François I« d'Autriche, roi de Bohème et de Hongrie, non encore élu empereur d'Allemagne, avait excité des transports d’enthousiasme dans l'esprit des Français. Dumouriez avait, contre le duc de Noaïlles, ambassadeur à Vienne, montré une grande énergie qui l’avait déterminé à donner sa démission. L’Assemblée législative riposta en mettant enaccusation l'ambassadeur. Le ducde Noaiïlles penchait pour qu'on s’entendit avec la cour de Vienne qui, à la nouvelle de la mise en accusation de l’ambassadeur, lança un ultimatum exigeant la restitution des biens du clergé, du comtat Venaissin au pape et le rétablissement des droits féodaux en Alsace et en Lorraine.

Le roi Louis XVI, toujours hésitant et circonvenu par son entourage, n'osait prendre le parti extrême de la guerre ; il se rendit le 20 avril, avec ses ministres, à l’Assemblée législative et là, aprês l'exposé de la

ticulière et on pourrait presque dire d’un culte, car Béranger voyait dans l’homme la vivante image de la Révolution. Rouget de Lisle, qui a trouvé comme par hasard un chant sublime, l’un des plus grands coups de clairon qui auront retenli dans l'histoire des hommes, n’était sans doute pas le génie qui semblait inspirer à Béranger une amitié si pleine d'émotion et de respect, mais qu'importait l'étendue de cet esprit : c'était de cette bouche qu'était sortie la chanson des héros! aussi Béranger pensait que la France n’eût pas dû laisser dans l'abandon celui qui avait rythmé la cadence de tant de victoires, et il jugeait que Napoléon, en laissant Rouget de Lisle dans sa misère obscure, s'était privé d’un de ces mouvements de reconnaissance nationale dont il savait souvent montrer au peuple la grandeur. Plus tard nous verrons que c’est Béranger qui paya la dette de la France.