Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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situation politique par Dumouriez, il prononça un discours qui se termine par ces paroles : « Je viens, aux termes de la Constitution, proposer à l’Assemblée nationale la guerre contre le roi de Hongrie et de Bohême. » La nouvelle de la déclaration de guerre avait excité, disons-nous, des transports d'enthousiasme dans l'esprit des Français; des dons volontaires affluaient de toutes parts, on forgeait partout des armes; l’esprit de la Révolution, le désir de l'émancipation, donnaient du courage aux âmes les plus timides. Ce sentiment se développait bien plus encore dans les âmes patriotiques et enthousiastes. Rouget fut vivement surexcité. Il était, à cette époque, en garnison à Strasbourg avec le grade de capitaine. Le maréchal Luckner y commandait l’armée du Rhin. La nouvelle de la déclaration de guerre lui parvint le 24 avril 1799, à 2 heures du matin; elle se répandit aussitôt dans la ville, le bruit courait en même temps que le départ de l’armée était fixé au surlendemain. Parmi les personnes que visitait familièrement Rouget de Lisle, était, en première ligne, le maire de Strasbourg, Diétrich, et sa famille. Rouget soupait quelquefois chez son ami; le 25 il y était invité; la conversation roula sur la guerre, se prolongea après le repas, on y exprima le regret de n'avoir pour chants patriotiques que des airs de ponts-neufs et des paroles insignifiantes et incolores. — Voyons, dit-on à Rouget, vous qui êtes poète et musicien, faites-nous des paroles et un air dignes de la situation. i On but à la réalisation de ces vœux quelques verres de champagne. Rouget, dont l’âmg était naturellement très sensible, surexcité par le patriotisme qui gagnait tous les Français, rentra chez lui, prit son violon et composa à la fois les paroles et la musique de l’hymne national qui, d’abord baptisé du nom de Chant de l’armée du