Séance de rentrée des cours de la Faculté de théologie protestante de Paris, le samedi 7 novembre 1903
RAPPORT SUR LE CONCOURS DES ÉTUDIANTS DES DEUX PREMIÈRES ANNÉES
PRÉSENTÉ PAR M. LE PRorEssEurR RAOUL ALLIER.
Pour le concours entre les deux premières années, la Faculté avait proposé le sujet suivant : le Sloïcisme et la Religion populaire. Nous n’avons reçu qu'un seul mémoire. Il n’y a donc pas, à proprement parler, de concours, puisqu'il n'y a pas eu deux concurrents. Ce mémoire qui nous est parvenu est, d’ailleurs, insuffisant pour nous consoler. L'auteur lui-même le définit en disant : « Ces quelques pages ne sont que des notes rédigées assez vite, en un style souvent décousu. » Ces notes, ajouteronsnous, ont été prises très hâtivement, et l'on s'étonne, après la bibliographie copieuse du début, qu'elles ne soient ni plus nombreuses ni plus intéressantes.
L'auteur note des ressemblances entre la notion populaire du xosues et celle des stoïciens, entre la ucïpx des poètes et l'as des philosophes, entre la divination qui est cultivée par la foule et celle dont les penseurs font la théorie. Encore que ce parallèle soit extrêmement superficiel, il n’est pas inexact. Mais il n’indique pas les vrais rapports qu'il y a eu entre cette religion et cette philosophie.
Il a échappé à l’auteur que les stoïciens avaient été très préoccupés par les croyances populaires, qu'ils y voyaient une déformation plutôt grossière de la véritable et primitive religion, celle que les premiers hommes, nés de la terre et supérieurs aux hommes d'aujourd'hui, avaient établie. Par suite ils ont fait un effort pour comprendre et expliquer le sens des mythes. Sous les superstitions courantes, ils ont voulu reconnaître des vérités cachées. Cela les a conduits à une théorie naturiste qui, même aujourd'hui, n’est pas sans intérêt.