Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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la maison, j’aperçus, au bas de l’escalier, un char à banc, muni de bons ressorts et attelé d’un mauvais cheval de cavalerie. Je ne demandai pas à qui il appartenait, et je m'en emparai sans plus de façon, bien décidé à défendre énergiquement ma nouvelle propriété. Heureusement que personne ne se présenta.

Après bien des tribulations, nous parvinmes à traverser le Niémen sur la glace. Une fois arrivés sur l’autre rive, nous primes à droite, sans trop connaître la route que nous allions suivre ; mais, comme je avais supposé, c'était celle de Künigsberg. Nous rencontrâmes sur la route un voltigeur de notre régiment, nommé Fuchs, qui se décida à cheminer avec nous. ji

Après bien des fatigues, nous arrivàämes dans un village nommé Gudgucnikez. Nous pénéträmes dans une maison, où nous trouvâmes déjà beaucoup de militaires.

À deux heures du matin, nous décidàämes de nous remettre en route; mais jamais nous ne pûmes venir à bout de faire sortir notre rosse de V’écurie. Il s’en trouva heureusement une autre qui la remplaça, car, dans ces moments-là, le tien et le mien n'étaient pas à l’ordre du jour. L’é-