Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

= 492 —

beaux jours de gloire, et je n’avais pas eu non plus le loisir de m’informer de M..., que je supposais avoir été blessé et que je n’avais plus revu. Depuis lors, j'ai réclamé mon droit, et j'ai reçu Passurance que l'injustice serait réparée : j’attends !

En 1895, le Conseil d'Etat voulut bien m’envoyer le brevet de colonel des carabiniers, qui avait toujours été mon arme de prédilection.

En 1858, la Suisse fut menacée par le roi LouisPhilippe. Le général Aymar commandait à cette époque l’armée de Lyon. Par une proclamation à jamais mémorable, il traitait les Suisses de turbulents voisins! Cette turbulence, il faut le dire, était duetout entière à l'imagination du général, car il s'agissait simplement de sauvegarder les droits d’un bourgeois thurgovien, et ce bourgeois était l'empereur Nopoléon IT! Je me souviens qu’alors l'élan était tel, dans le canton de Vaud, que 22,000 hommes étaient prêts à marcher. Il régnait à Genève le même enthousiasme.

J'étais destiné à commander un corps de réserve. Le général Guiguer de Prangins avait déjà préparé un plan éventuel de campagne. Débloquer Genève, si possible. Se retirer derrière