Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France
qui ont bien du charme quand on a été séparés, comme nous, sur les champs de bataille de V'Espagne ou du Portugal.
Notre chef de bataillon était M. Vonderweiïd de Seedorf, de Fribourg, jeune homme de 27 à 28 ans, brave et excellent officier. Il avait en moi la plus grande confiance, et savait apprécier mon service pénible et fatigant d’adjudant-major.
A cette époque, mon frère cadet entra dans une compagnie de voltigeurs de notre bataillon. Ce fut pour moi une véritable joie, car il était fort bien vu du colonel, qui nous invitait très souvent à sa table.
Dès le mois d'avril 1811, nous commencions à pressentir que notre existence de garnison allait, cesser, et, pour le régiment tout entier, ce devait être un jour de fête.
Nous avions recu de la Suisse de nombreuses et excellentes recrues, et notre régiment était prêt à prouver à la France et à l’empereur qu'il saurait faire son devoir. En effet, nous reçûmes, vers le commencement de novembre 1811, l’ordre de départ pour Paris, heureux de courir à de nouveaux dangers pour l'honneur de notre drapeau. Nous traversämes successivement Aix et Avignon. Le