Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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25 novembre, nous étions à Lyon, où nous devions recevoir quelques officiers suisses, entre autres le jeune de St.., qui avait été particulièrement recommandé par des membres de ma famille, à Berne.

Ce fut le 6 décembre 1811 que nous arrivämes à Paris. À 6 heures du matin, nous atteignimes les barrières; nous avions marché une partie de la nuit. Tout nous annonçait le passage de l’empereur, et, en effet, nous le vimes passer en berline. Il allait à la chasse avec une suite nombreuse. Nous lui rendimes les honneurs militaires, et les uns et les autres nous n’eûmes qu’à nous féliciter de cette première entrevue. Nous fûmes logés dans la commune de Vaugirard. Le commissaire des guerres et le commandant de Paris nous passèrent en revue et parurent très satisfaits de notre tenue. Le lendemain, c'était le tour de l’empereur. Nous étions assez inquiets de l’impression que nous allions produire, car à peine avionsnous eu le temps de mettre le régiment en état d’être apprécié comme il devait l’être.

A cette époque, passer la revue devant l’empereur n’était pas une petite affaire. Aussi, dès le matin, tous nos hommes, mus par le sentiment du