Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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tion est beaucoup plus au nord, nous éprouvions autant de difficulté pour nous y maintenir que nous lavions fait quelques mois auparavant pour supporter le grand froid.

Notre bivouac étant adossé à une grande forêt, voisine d'une contrée accidentée et coupée par de nombreux canaux, nous étions nuit et jour sur le qui vive, apercevant, quand nous étions de garde, à quelques centaines de pas, les vedettes russes. L'armée de Wittgenstein était beaucoup plus nombreuse que la nôtre, et, chaque semaine, nous avions des escarmouches plus ou moins vives, qui diminuaient notre effectif, déjà sensiblement affaibli.

Le maréchal St. Cyr avait remplacé le maréchal Oudinot, blessé dans le commencement d’octobre. Les troupes françaises se concentraient sur Polotsk, et il était décidé que nous défendrions cette ville, qui se trouve au confluent de la Polotska et de la Dwina. Les bords de la première étaient défendus par de solides fortifications de campagne , et c'était dans leur voisinage que se trouvaient la division suisse et nos voisins les Croates.

La chasse, à Polotsk, était devenue ma distrac-