Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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ment à passer. Comme capitaine-aide- major , j'avais un cheval à ma disposition. Le 17 octobre, je l’avais laissé près des tambours, lorsque celui qui devait le tenir, le laissa échapper. Aussitôt libre, il courut à fond de train du côté des Russes. Grande fut ma perplexité! Nous allions livrer bataille, et j'avais besoin de ma monture, aussi je me mis à la piste de mon déserteur. Je l’atteignis, me mis en selle ; mais, à peine avais-je fait cinquante pas, que je vis sortir de derrière les talus et les fossés un certain nombre de Cosaques, qui, la lance au poing, se mirent à me courir sus en poussant des cris formidables. Je voyais le moment où j'allais être atteint. Heureusement que, comme chasseur, je connaissais la contrée. Les circuits et les passages des canaux me furent tellement utiles, qu’au bout de quelques minutes je me trouvais hors de leur portée, fort heureux de rejoindre mon régiment. Plusieurs officiers et soldats, qui m’avaient vu à l’œuvre, vinrent me féliciter, {out en riant de ma mésaventure.

Nous avions passé la plus grande partie de la nuit sous les armes, lorsque, le 48 octobre 1819, au matin, le bruit du canon se fit entendre. Notre régiment fut mis en ordre de bataille, près de la