Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

2 9j —

St. Cyr avait été blessé à Polotsk, et le maréchal Oudinot, à peine rétabli d’une blessure qu'il avait reçue dès le commencement de notre séjour dans cette ville, reprit le commandement du deuxième corps d'armée.

Vers la fin d'octobre, nous nous dirigions lentement du côté de la Bérésina, souvent obligés de répondre aux attaques réitérées des Russes de Wittgenstein. Nous traversämes le large canal qui communique de la Bérésina à la Dwina. Arrivés à trois journées de marche de Borisow,. nous avions encore devant nous le corps de l’amiral Tchitchakoff, de sorte que notre avant-garde et notre arrière-garde étaient continuellement aux mains avec les Russes.

À plusieurs reprises, notre tour arriva, et, selon notre habitude, nous attaquions à l’arme blanche. Mais le régiment qui produisait le meilleur effet pendant cette difficile retraite était un magnifique corps de cuirassiers; je regrette d’en avoir oublié le numéro. C'était, je crois, le quatorzième. Il était impossible de combattre avec plus d’intrépidité et d'ensemble. Les charges de ce régiment étaient admirables, et chaque fois qu'il se présentait à l’arrière-garde ou à l’avant-