Tableau historique et politique des deux dernières révolutions de Genève. T. 1-2

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Cependant l’état de la Ville était trop vio+ lent, pour qu'il ne fut pas indifpenfable de chercher promptement à y mettre fin. Or fi l'on voulait en détruire le principe dans fa racine, ce ne pouvait être qu’en-étouffant tout germe de mécontentement chez les Natifs, cett-à-dire, en leur affurant par un acte de législation folemnel & irrévocable , tous les priviléges qui leur étaient promis, & dont la jouiffance fufpendue les avait plongés dans le doute & dans les alarmes. Sans quelque acte pareil, les citoyens n’auraient pu quitter les armes, qu'avec l’appréhenfion d’être fans cefle appellés à les reprendre, & de voir la République offrir de nouveau le fpectacle de deux Camps ennemis.

Pour effacer autant qu'il était pofhble la tache que devait imprimer fur tout aéte législatif, l’état armé de ceux qui l’exigeaient; les citoyens fe déciderent à ne profiter de leur {upériorité que pour fe dépouiller eux -mèmes en faveur des Natifs (11). Quelques Membres \

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(i1) L'Édit qu’ils firent, renvoyait la reprife du tras vail du Code à deux années, & le confiait à une Com-