Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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quel plusieurs érudits, Barbier notamment!, attribuent la paternité du Chroniqueur désœuvré et du Désœuvré mis en œuvre?. Cette hypothèse nous semble bien dépourvue de vraisemblance, car l’auteur anonyme du Chroniqueur désœuvyré traite Mayeur avec un mépris peu dissimulé : « Comment ne saurais-je pas, écrit-1il dans sa préface, que Mayeur est une poupée pleine de ridicules ? Je lui ai vu mettre

1. Dict, des ouvrages anonymes t. I, p. 910.

2. Quérarp (France littéraire, vs Dumont et May-eur) désigne ce Dumont, d’après le dire de Mayeur, comme étant le véritable auteur du Vol plus haut, du Chroniqueur désœuvré et du Désœuvré mis en œuvre. En ce qui touche le Vol plus haut, nous renvoyons à la note de la p. 125, et, quant au Chroniqueur désœuvré, nous ne pouvons accepter l'hypothèse de QuÉérarD, par les raisons déduites à‘la note de la p. 108. Enfin il suffit de parcourir le Désœuvré mis en œuvre pour reconnaître que ce livre est une réfutationet non unesuite du Chroniqueur désœuvré. Le 2° tome du CAroniqueur réplique même à la réfutation du rer tome. Si l’on admettait que Dumont fût le véritable auteur du Chroniqueur désœuvré, il faudrait avouer que Dumont n’a pas dû se réfuter lui-même en écrivant le Désœuvré mis en œuvre. Ce dernier libelle est d’ailléurs d’une telle platitude qu'il ne peut émaner de la plume qui a écrit le Chroniqueur désœuvré et le Vol plus haut. 11 nous paraît donc plus probable que Dumont ne doit endosser que la paternité du Désœuvré mis en œuvre, et que le Chroniqueur désœuvré revient à Morande, à l'exclusion de Mayeur et Dumont, comme nous l’avons soutenu dans la note de la p. 108.