Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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ter Paris et le royaume à bref délai. Il se rendit à Londres avec sa femme. Seraphina Feliciani sortait elle-même de prison. Détenue et mise au secret depuis le 22 août 1785, la compagne de Cagliostro avait trouvé de puissants protecteurs, notamment M. d’Éprémesnil, qui appuya avec la plus vive sollicitude la requête adressée au Parlement par le charlatan pour obtenir la liberté de la prisonnière. Après un vif débat, le Parlement avait délégué M. d'Ormesson auprès du roi pour obtenir la levée de la lettre de cachet qui concernait Seraphina; mais Louis XVI répondit que le meilleur moyen d'arriver au résultat désiré était que le Parlement ne s’occupât pas de l'affaire. Cependant M de Cagliostro fut élargie en avril 1786, et

tendu que le commissaire Chenon, chargé de l'arrêter, n'avait pas mis les scellés sur ses meubles, de telle sorte qu’on y avait soustrait des sommes et des valeurs très importantes. Il accusait, en outre, M. de Launay, gouverneur de la Bastille, d’avoir forcé Mme de Cagliostro à signer un acte par lequel elle reconnaissait avoir recu l'argent et les diamants qu’on lui avait enlevés, alors qu’elle les avait réclamés inutilement depuis le 26 mars, jour de sa sortie. La cause fut évoquée au Conseil en juillet 1786. Il va sans dire que le Conseil des dépêches déclara Cagliostro non recevable et non fondé dans toutes ses demandes, tant contre de Launay que contre le commissaire Chenon (arrêt du 14 juillet 1786).