Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LE DUC DE CHARTRES. 211

avoir loué comme tout Paris la conduite de son parent, laissa ensuite Marie-Antoinette donner aux courtisans le signal des épigrammes et des quolibets contre celui qu'on avait d’abord félicité comme un héros. Il désirait la survivance de la charge de grand-amiral occupée par le duc de Penthièvre, son beau-père : le roi la lui refusa, tout en reconnaissant par une lettre qu'il « était également content du zèle et de la capacité que le duc avait montrés pour son service dans toutes les occasions et particulièrement au combat d'Ouessant du 27 juillet dernier *. » Mais ces bonnes paroles, la création même de la charge de colonel général des hussards, qu'on accorda au duc comme par grâce et sur Sa prière ?, ne compensaient pas les injures amères dont le malheureux prince était poursuivi par les courtisans de la reine. Pour se ménager une revanche et trouver l'occasion de mettre son courage hors de contestation, le duc de Chartres demanda, l’année suivante, un nouveau commandement. Ce fut Marie-Antoinette qui se chargea elle-même de la réponse, dans les termes suivants :

1. V. Correspondance de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans avec Louis XVI et la reine. Paris 1801, p. 26.

2. V. la lettre adressée au roi par le duc. Ibid., P--17: