Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

214. THEVENEAU DE MORANDE.

de P**, «animal qui n’avait d'homme que la figure », et, en l’absence du comte, d’avoir eu pour amant le cocher Lefranc. Il a même l'audace d'insinuer que ce Lefranc pourrait bien étre le vrai père du duc de Chartres !; et voyez avec quel raffinement de méchanceté perverse le gazetier cuirassé distille son poison : « Si l'on était assez faible pour se laisser séduire par Péloquence séductrice de la calomnie, on soupconnerait, si même on n'était pas persuadé que c’est aux doux ébats de ce Lefranc que le duc de Chartres doit son existence. Mais plus d’une raison milite glorieusement contre cette supposition. » Et, ildisserte, avec un redoublement d'ironie, en invoquant la règle : Pater is est quem nuptiæ demonstrant.

Le procédé est le même à toutes les pages de l’Apologie. Il déclare, par exemple, que, s'il est vrai qu'on ait accusé le duc de Chartres ? d’avoir provoqué la mort du prince de Lam-

1. Montjoie, dans son Aistoire de la conspiration de Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, reproduit les mêmes imputations odieuses. Il traite Louise-Henriette de Messaline et ajoute : « Le bruit public voulait que Louis-Philippe-Joseph fût le fruit des amours de cette princesse avec un valet d’écurie. » Louis d'Orléans, l’hôte austère de l’abbaye de Sainte-Geneviève, avait toujours renié son petit-fils.

2. Conf, Mémoires secrets du 26 sept. 1767. « M. le