Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LE DUC DE CHARTRES. 215

balle, fils du duc de Penthièvre, « pour s’approprier les biens et dignités de la puissante maison de Penthièvre, « l'enfer seul a pu produire cette diffamation »; mais il ne néglige pas d'ajouter que le duc de Chartres a débauché son ami et l’a conduit dans les lieux impurs où le jeune prince contracta l’affreuse maladie dont il mourut. Un peu plus loin, passant à la description des orgies du duc, Morande adopte un système commode : « Comme istoriens, dit-il, nous rapportons fidèlement des faits, et, comme apologistes, nous les justifions, quand il nous est possible. » On devine bien que l'historien s'avoue « forcé d’avouer en cette circonstance, que les mœurs et la conduite du duc de Chartres, bien loin de mériter qu'on les admire et qu'on les imite, ne sauraient inspirer que du mépris et de l'horreur aux honnêtes gens ». Puis viennent des détails, d'une liberté inouïe, sur les prétendues scènes de libertinage grossier qui avaient lieu dans la propriété du duc appelée la Folie, « le temple

prince de Lamballe, qui a épousé l'hiver dernier une princesse aimable et jolie, s'étant laissé aller à la faci lité de son caractère, un autre prince, M. le duc de Chartres, a abusé de son amour du plaisir pour lui donner des goûts fortcontraires à ceux qu'il dévoit avoir; du moins on l’en accuse. »