Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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tres, et, d’une voix unanime, 1l fut nommé successeur du défunt grand-maître. » L’apologiste ajoute que le duc ne tarda pas à trouver que l'honneur de diriger la franc-maçonnerie coûtait trop cher. Il céda la charge de grandmaître au comte d'Artois son cousin, moyennant la somme de 32,000 livres, dont 20,000 furent dépensées au Vauxhall pour les fêtes de la réception du comte. Quant au surplus, le duc de Chartres le garda.

Morande insiste davantage sur les débuts guerriers du duc de Chartres, et cette partie de Papologie mérite qu’on s'y arrête.

Le 17 juin 1778, l'amiral anglais Keppel avait engagé de fait la guerre avec la France, en canonnant la frégate la Licorne. Quelques jours après, les flottes des deux pays se trouvaient en présence, entre l’île d'Ouessant et les Sorlingues. De chaque côté, plus de trente vaisseaux. Le lieutenant-général d'Orvilliers avait sous lui trois escadres dont l'une était commandée par le jeune duc de Chartres, ayant pour conseil le brave amiral Lamotte-Piquet. Quand le combat s’engagea, le 27 juillet au matin, le duc montait le Saint-Esprit. Au fort de l'engagement, d’Orvilliers fit une tentative hardie pour couper la flotte ennemie. Mais le duc de Chartres ne comprit pas ses