Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE ET LE DUC DE CHARTRES. 223

pays ‘, mais le venimeux apologiste pourrait être facilement convaincu de mauvaise foi, car ilreproche au duc d'avoir commandé lui-même la manœuvre, au lieu de laisser ce soin à Lamotte-Piquet. On ne s'explique pas dès lors qu'il ait pu commander la manœuvre et rester en méme temps à fond de cale. D'ailleurs les historiens royalistes démentent eux-mêrnes les assertions calomnieuses de Morande. « Des témoins oculaires m'ont affirmé, écrit Montjoie, que le duc se tint constamment pendant la bataille sur le tillac, exposé au feu ennemi, et méme que, voulant s'assurer si ses confidens avoient bien entendu le sens des signaux, il s'étoit jeté dans une chaloupe et avoitété, pour s'assurer de la vérité, se présenter au vaisseau que montoit le comte d’Orvilliers, qui lui avoit répondu avec humeur qu’il venoit trop tard, que le mal n’étoit pas réparable ?. »

1. Suivant l’habitude du temps, on rima la déconvenue nationale. Voici un couplet assez joli :

Les catins en firent la fête :

On dansa au Palais-Royal. Les-sots, au bruit de la conquête, Criaient au héros sans égal. Mais la nouvelle, de la guerre Répétait, la nuit et le jour:

Il a vendu la peau de l'ours, Sans l'avoir pu jeter par terre.

2. Histoire de la conjuration de Louis-Philippe-Jo-