Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

418 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

— Celit-1à.,.… fait le domestique qui, visiblement, perd son assurance, ce lit-là est défait depuis hier; personne n’y a couché cette nuit.

Varin n'attendait que cette réponse pour passer la main sur les draps; ils étaient encore chauds. Le pauvre serviteur avoua piteusement que M. du Pontavice avait passé la nuit là; M®° du Pontavice et sa fille avaient dormi dans le lit du rez-dechaussée : tous étaient partis à pied depuis une heure au plus; leurs chevaux restaient même encore à l'écurie.

De retour à Antrain, Varin, à l’instigation de Thomas Lalande, qui montrait un zèle immodéré, poussa avec sa cavalerie une pointe jusqu’au chàteau de la Ballue !, sur la route de Bazouges ; mais, malgré une visite minutieuse de la maison et de ses dépendances, il n’y découvrit aucune trace du séjour du fugitif?.

Tandisque son collègue courait ainsi les routes, Hévin était arrivé vers trois heures du matin au château de la Rouërie : il n’y trouva qu'une dizaine de domestiques qui, interrogés individuellement ne firent aucune révélation nouvelle. Tous déposèrent que leur maître était parti, le mardi 29, vers quatre heures de l’après-midi, en compagnie

1. Appartenant alors à M. du Tiercent. 2. Archives nationales, Dxr!0,