Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

120 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

de ceux qu i venaient au château le plus fréquemment: Faligan, fils d’un tailleur de Rennes; Magnin, instiluleur dans cette même ville; Rasmeur de Vannes, de Blossac, un ci-devant abbé appelé Gardel. Tous mangeaient à la table du maître avec les dames Pontavice, Chafner et le fils naturel de la Rouërie : ces derniers avaient quitté le chàteau avec le marquis. Boujard ajouta qu'il était « mal vu par les autres domestiques : il avait voulu se sauver et élail déjà au bout de la rabine! quand le jardinier se saisit de lui et le ramena au château. Le marquis le fit mettre en prison dans une chambre, où il était gardé à vue, et menaça de le faire pendre dans sa cour lorsque les affaires seraient arrangées. Îl resta ainsi au cachot pendant trois mois et demi : il parvint enfin à sortir en dévissant la serrure : repris aussitôt, il fut souffleté par la femme de chambre de M'° de Moëlien, pendant que deux autres domestiques letenaient ».

Après s'être étendu sur les prétendues? persécutions qu'il avait soulfertes, Le valet revint aux ras-

1. L'avenue.

2. Il paraît bien certain, en effet, que Boujard mentait, puisque, dans un de ses interrogatoires, au mois de décembre suivant, il prétendit que tous les domestiques du château s'étaient enfuis avec le marquis et que lui seul, Boujard, avait été interrogé par le commissaire. D'ailleurs, il fut mis en prison à Saint-Malo pour avoir accusé le courtier Vincent de faits qui furent reconnus faux. — Rapport el jugement contre Vincent el Boujard, 6 novembre 1192. — Archives nationales, W, 275.