Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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où il connaissait tout le monde, il fut vite mis au courant de la conjuration. A l'en croire, il ne questionna personne; servi par ce même hasard qui l'avait déjà fait, malgré lui, le dépositaire des secrets de la Rouërie, il aurait reçu bien des confidences sans jamais en solliciter aucune!. La chose, pour être improbable, n’est cependant pas impossible : venu pour se renseigner, il devait fréquenter, de préférence, chez les principaux affiliés, qui, le sachant, de longue date, l'ami du marquis. n'avaient aucun motif de lui cacher leurs projets et leurs espérances. Il s’introduisit ainsi chez M°° de Saint-Gilles, qui ne se gêna pas « pour blâmer hautement en sa présence la tentative du marquis et se plaindre des inconsidérations de M°"* de Moëlien, qui courait les campagnes en habit d'amazone avec des épaulettes et un panache à son chapeau; elle termina en disant que la Rouërie, d’ailleurs, n’était pas venu chez elle et qu'il se cachait sous le nom de Milet? ».

Muni de ces renseignements, Chévetel se présenta chez Desilles, au château de la Fosse-Hingant?.

1. « Jerencontrai, par hasard, un avocat... auquel je dis que je savais les plans de la Rouërie, persuadé qu'il les savait encore mieux que moi : il parla donc, ne fit aucun mystère, m'apprit que l'association était organisée, prête à fonctionner de Caen à Nantes et qu'on ne désespérait pas d'être à Paris avant les Prussiens. » — Récit de Chévetel.

2. Récit de Chévetel.

3. À mi-route de Saint-Malo à Cancale.