Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

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pour un des leurs? Danton lui-même, dans l'incertitude où il était du dénoûment de la Révolution, voulut-il, ainsi que l’assura Chévetel, se ménager un rapprochement possible avec les royalistes de Bretagne et, par ce moyen, composer avec le parti de la cour? Eut-il simplement l'intention de fortifier le crédit de Chévetel auprès de la Rouërie, de manière à pénétrer plus avant dans les secrets de l'association ? Toutes ces hypothèses sont également admissibles ; mais les dessous de cette intrigue sont si complexes que nous devons nous en tenir au récit des faits. Or il est certain que, sans séjourner à Paris, Chévetel partitle jour même pour la Bretagne!, avec mission officielle d'accélérer la levée des troupes et de l’artillerie qu’on devait diriger vers la Champagne”. Après une semaine d'absence, au plus, il rentrait à la Fosse-Hingant, où se trouvaient le marquis,

4. « Je partis le 3 septembre. » Récit de Chévetel.

2, « Ce fut Danton qui choisit les trente commissaires chargés de seconder les représentants que l'Assemblée avait envoyés dans les départements pour hâter la formation des nouveaux bataillons de volontaires. En vain Roland demande un jour de réflexion. Danton enlève en une séance la nomination de ses agents ; ilse présente au conseil le 29 août ; il jette sur la table les commissions dressées à l’avance ; il assure que ses candidats sont d'excellents patriotes. Roland et ses collègues signent sans faire d’objections,et « voilà un essaim d'intrigants de sections ou brouillons des clubs, patriotes par intérêts, très dévoués à Danton, leur protecteur, les voilà représentants du conseil exécutif dans les départements »! — V. Chuquet, la Retraite de Brunswick.