Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

CHÉVETEL 181 officier de mérite à mettre à la tète des soldats patriotes ». Lalligand, flairant une affaire, lui offrit immédiatement son compagnon Burthe, dont il vanta «les talents militaires connus et éprouvés », et celui-ci se voyait déjà commandant en chef l'armée républicaine ; mais « l'excellent patriote G... S...» éprouva peut-être quelque doule touchant le savoir stratégique du personnage et détourna adroitement la conversation.

Lalligand ne se décourageait pas pour si peu: il trouva instantanément un autre moyen d'exercer les facultés de son officieux : il le fit mettre en prison en lui recommandant de se faire passer aux yeux des détenus dont regorgeaient les cachots de Laval, pour un des brigands pris les armes à la main et d'écouter les confidences de ses compagnons de captivité. Burthe se prêta de bonne grâce à ce nouveau rôle, et Lalligand-Morillon, persuadé qu'il devrait à ce stratagème la révélation d'importants secrets, se dirigea vers Rennes, cherchant aventure !.,

Nous ne le suivrons pas danstoutesses intrigues ; les comptes rendus qu'il adressait à Lebrun, ministre des Affaires étrangères, à qui était échue, après la démission de Danton, la conduite des événements de Bretagne, ne sont que men-

1. Premier Compte Rendu, par Morillon. — W, 274.